Conservation et Animation du Patrimoine de Drevant & La Groutte

Le XIXe siècle

1 – Le patrimoine rural:

Les granges à auvents

La grange est le symbole de la dynamique économique du monde rural : on vit pour la remplir et on survit de ses réserves. Cette action prend le sens d’un comportement d’épargne qui permet l’autosubsistance et une indépendance relative vis-à-vis des marchés du bourg. On y travaille souvent au cours de l’année : stockage du fourrage et des gerbes céréalières, battage ; elle fait aussi fonction d’étable.
Le porche de la grange est un lieu fonctionnel. Il protège les portes et sert au bon déroulement des activités agricoles. Il est le prolongement, à l’abri de la cour. On y tue le cochon, on y pratique le battage au fléau, on y suspend les harnachements, on y dépose les outils, de son « chaffaud » pendent les bottes de haricots, d’ails ou d’oignons.
Les appentis latéraux au porche servaient à l’abri du cochon et de la volaille.

 

Grange à auvent Drevant

Grange à auvent Drevant

Grange à auvent Drevant

Grange à auvent Drevant

Les loges de vignes

Ces petites constructions situées en bordure des villages étaient des lieux de refuge temporaire, d’activité saisonnière ou de stockage de matériel. Leur implantation répond au besoin de gagner le temps aller-retour du midi vers le village. La distance moyenne par rapport au village est de quelques km. On part le matin de bonne heure pour effectuer les travaux agricoles vers la loge qui sert de point d’appui pour les travaux de la journée. On y trouve le matériel qui sert aux travaux (pioches etc.) et le midi on peut y faire à manger de façon rustique pendant la coupure.
Les loges sont liées à des travaux très spécifiques : la viticulture, le travail du chanvre (rouissage), les travaux forestiers (la loge devient un lieu de séjour saisonnier). L’architecture de ces bâtiments est simple voire précaire.
Les loges sont le fer de lance de la colonisation de nouveaux terroirs (J.Y Hugoniot).
Typologie
Les variantes sont nombreuses (voir tableau).

 

Typologie des loges

Typologie des loges

La plupart des loges de Drevant et de la Groutte sont de type 4. Le corps principal du bâtiment est de forme carrée couvert d’un toit à deux pentes. Une porte unique pleine en assure la fermeture et une petite fenêtre permet à la lumière naturelle de pénétrer.
L’aménagement interne est sommaire : une ou plusieurs niches aménagées dans l’épaisseur du mur, une cheminée en angle ou en façade.

 

Loge de vigne Drevant

Loge de vigne Drevant

Loge de vigne Drevant

Loge de vigne Drevant

Loge de vigne Drevant

Loge de vigne Drevant

Les puits

La quête de l’eau en Berry d’après la nature du sol ne présente pas le caractère dramatique d’autres régions. L’eau est omniprésente soit en sous-sol à faible profondeur, soit en surface.
Le puits permet d’atteindre verticalement la nappe phréatique.
En Berry toute habitation à son puits ce qui n’empêche pas l’existence de puits communs.
Le puits berrichon est en général circulaire, peu élevé au-dessus du sol (50 à 60cm), creusé dans la roche ou en maçonnerie de moellons. Le cuvelage apparent peut être en blocs appareillés, coiffé d’une margelle monolithique ou en 2 ou 3 tronçons maximum.
Les constructeurs ont fait appel au calcaire des carrières proches.
Actuellement le puits le plus répandu, à manivelle, est couvert d’un petit toit à 2 pentes en tôle sur charpente de bois ou de fer forgé. La traction du seau se fait à l’aide d’une corde enroulée sur un tambour en bois actionné par une manivelle.
Autour du puits peut se créer des activités spécifiques avec des équipements tel que l’abreuvoir ou du matériel lié au nettoyage.

 

Puits

Puits

Puits

Puits

2 – Le canal de Berry

Dès le XVe siècle divers projets échouent faute de fonds. Au XVIIIe plusieurs projets voient le jour entre 1768 et 1784. Ils n’aboutissent pas pour les mêmes raisons. En 1807 un décret impérial décide de rendre le Cher navigable depuis Montluçon jusqu’à son confluent avec la Loire.
En 1808, Joseph-Michel Dutens, directeur général des Ponts-et-Chaussées, étudie le projet et propose 2 solutions : une navigation en rivière entre Montluçon et Vierzon, ou un canal latéral au Cher. Les travaux vont s’étaler de 1808 à 1840 avec comme premiers ouvriers des prisonniers espagnols qui séjourneront sur le sanctuaire. En 1810 le Conseil Général du Cher demande à ce que le canal passe par Bourges et un décret impérial de 1811 demande d’étudier sa prolongation jusqu’à Nevers permettant une navigation facile de Tours à Nevers.
Pour des raisons budgétaires le gabarit du canal est réduit et les écluses ne feront que 2,70m.
Sa particularité est d’avoir 3 branches principales :
Branche sud : de Montluçon à Fontblisse passant par Drevant 69km
Branche nord-est : de Fontblisse à Marseilles les Aubigny 49km
Branche nord-ouest : de Fontblisse à Noyers-sur-Cher 142km

 

Carte du canal de Berry

Carte du canal de Berry

Port de Drevant

Port de Drevant

L’apogée du trafic se situe entre 1873 et 1920 et Montluçon profite grandement de ce trafic au XIXe siècle. On y transporte principalement du bois, du charbon et du minerai de fer grâce à des péniches de petit gabarit « les berrichones » pouvant transporter jusqu’à 60 tonnes.
Le canal possède 96 écluses et 209 ponts (65 ponts levis, 4 ponts oscillants, 5 ponts-canaux).
A Drevant le petit pont fixe actuel était un pont levis métallique qui succéda à un pont levis en bois identique à celui de Marigny reconstruit il y a quelques années.

 

Pont levis en bois Drevant 19e

Pont levis en bois Drevant 19e

Pont levis en acier Drevant

Pont levis en acier Drevant

 

Pont restauré de Marigny

Pont restauré de Marigny

L’ouvrage le plus remarquable est le pont canal de la Tranchasse à Colombiers. Il enjambe le Cher avec ses 8 arches sur une longueur de 96m pour 5,70m de large.

 

La Tranchasse CP 19e

La Tranchasse CP 19e

La Tranchasse

La Tranchasse

Déclassé en 1955, il est en cours de réhabilitation pour des raisons touristiques.

3 – Le pont métallique

En 1892, les maires de Drevant et La Groutte proposent la construction d’un pont sur le Cher. Le projet est adopté en 1895. La maçonnerie sera réalisée par l’entreprise Loreille de Bourges et la partie métallique par la société Hachette et Driout de St Dizier. Le pont mesure 84m de long avec une rampe d’accès côté La Groutte. Il est à voie unique, sa capacité est de 16T et il repose sur 2 pilasses. Il est inauguré en 1898.

 

CP du pont 19e

CP du pont 19e

Le pont

Le pont

Plaque inaugurale

Plaque inaugurale

4 – Le Cher

Il prend sa source en Creuse et se jette dans la Loire à Villandry.
Il doit son nom à la racine pré-celtique khar « pierre ».
Il sépare les communes de La Groutte et Drevant. Au XIXe on le franchissait à l’aide d’un bac avant que le pont métallique actuel ne le remplace. La voie romaine qui reliait Orléans à Clermont-Ferrand le traversait à gué. A cette époque il était navigable pour des barques à fond plat. Drevant s’est installé à ce carrefour stratégique.
Son régime est soumis à des fluctuations importantes.
C’est un lieu de pêche et de promenade.

 

Le Cher

Le Cher

5 – Le sentier de la Godine

Le mot Godine provient de godet nom donné autrefois à une mare ou à une petite pièce d’eau.
Celle-ci se trouvait sur la place principale à l’emplacement de l’actuel monument aux morts. Elle est visible sur un grand tableau, peint au milieu du 19e par Brielman et présenté au Musée St Vic. Le trop plein de cette mare s’écoulait par le sentier de la Godine vers le Cher.

 

Sortie de messe à Drevant Brielman

Sortie de messe à Drevant Brielman